« Les plumes 40 » – Aquarelle pour un anamour …

Ecrit pour les LES PLUMES 40 , chez Asphodèle :

ImageProxy.mvc« Voici les 26 mots de cette collecte (23 mots + mes trois mots en S). Les 20 mots étant atteints, vous pouvez en laisser un de côté.

Temps, lire, ténacité, sidération, tour (nom masculin), regrets, déchirer, malgré, silence, bancal, résilience, pourquoi, aquarelle, fardeau, parenthèse, vide, rire, envol, vie, conscience,  cœur, douleur, scintiller et , symphonie, scène, sinueux. »

Voici :

Aquarelle pour un anamour …

De ta rage incantatoire, tu m’arraches le temps des mots, des couleurs. J’aimerais pouvoir te lire, mais ta ténacité à me pourrir l’univers ne me laisse que sidération. Le tour obtus que tu mets à tes regrets, à déchirer ton inconséquence d’esprit, malgré mon silence ami, à le bancal de l’ignominie de tes pensées. La résilience de mon intellect qui est le pourquoi de mon anamour, aimerait à se sentir léger comme l’aquarelle, de l’eau ténue, jetée entre toile et couleur. Ah que je souhaiterais, triste fardeau fardé plein de larmes, cette parenthèse, que tu sois juste ce crime de chair, plaisant mais vide, où ce rire moqueur que tu me reproches prend son envol, vers la vie et s’éveille à la conscience. Mais tu es là, posée en femme de cœur, mensonge vivant qui me fait douleur. Cesse de scintiller, laisse moi à ma symphonie, au pastoral d’une scène sans ta présence de femme et sinueux serpent…

Première aquarelle abstraite, 1910, Vasily Kandinsky, (Paris, Musée National d’Art Moderne, Centre Georges Pompidou)
Première aquarelle abstraite, 1910, Vasily Kandinsky, (Paris, Musée National d’Art Moderne, Centre Georges Pompidou)

Image choisie après texte (recherche « Aquarelle anamour »)


42 réponses sur « « Les plumes 40 » – Aquarelle pour un anamour … »

  1. Je suis totalement imperméable à la peinture abstraite 🙄
    Et j’ai été un peu dans cet esprit en lisant ton texte, Capitaine Ornitho 😆
    Tu ne m’en voudras pas, hein…
    Peut-être que je sature de lecture de billets 😉
    Bises de Lyon

    1. Si on devait être obligé de tout aimer, on ne saurait plus qui on est, et par ce temps autant garder l’imperméable … 🙂

      Bien le bonjour de Caroloringie

  2. Tres beau texte! J’aime aussi le  » Ah que je souhaiterais (…) que tu sois juste ce crime de chair, plaisant mais vide… »Si c’est pas de l’amour !!
    Emilie

      1. Oups…
        Ce bout de phrase me ramene plus à l’amour qu’à son absence. Mais c’est un bout de phrase bien tronquée, il est vrai…

  3. punaise, une vraie sangsue, cette bonne femme ! Ton héros a du mal à s’en dépêtrer, qu’elle lui lâche la grappe, m’enfin !!!!! (oui, je me le fais à la Gaston)

    1. Pas de soucis, dans sa tête, il est déjà passé à la suivante … d’histoire, hein 😉

    1. A bout certes, mais pas de manière épistolaire – face-à-face du « peintre » et de son « modèle ».

      En film, on aurait la voix off du peintre (le texte), posé debout près de son chevalet, calme et silencieux et en « contrechamps » l’image gesticulante, bruyante, hystérique de son « modèle »

          1. Je vois qu’on est sorti de sa longue nuit … hum hum … 🙂

          2. Imagine la, la messe, ça sera plus rigolo, surtout avec des croissants à la confiture d’opium et du café. L(hostie, c’est un peu pingre.

          3. Je connais (trop) de personnes qui ne se parlent pas mais s’écrivent par téléphone portable interposé (même s’ils sont l’un en face de l’autre), alors une lettre, pourquoi pas ?

          4. Tout à fait, et à le relire sous cet angle de lettre, ça fonctionne.

            Au téléphone, non, par contre – je déteste au moins cet ustensile autant que l’hystérie de cette bonne femme 🙂

        1. Effectivement, la forme peut prêter à confusion! Mais elle à le sens de « ‘déchiffrer » (oui elle sait compter 🙂 ), ex : lire dans les pensées.

          Notre peintre est un intello 😉

  4. C’est curieux le résultat de Goog** à la recherche d’anamour (bravo pour ce néologisme imagé et explicite), je n’aurais pas imaginé ce tableau mais pourquoi pas ? Sinon ton texte est très beau et fait réfléchir…. Il s’agit d’une femme en particulier pas de toutes les femmes ? N’est-ce pas ? Rassure-moi ! 😆
    J’ai bien aimé « tu m’arraches le temps des mots »…

    1. Bien sur une femme en particulier : »LA » Femme … ,) vais encore me faire des ami(e)s.

      Comme je l’ai écrit dans un autre texte (vers 1988, faut que je remette la main dessus), j’avais fait un texte sur les jardins d’Eden (je lisais beaucoup Prévert à l’époque, et c’était en lien avec un de ses textes), et il se terminait comme ceci :

      « Quand au serpent, elle le cachait en son sein… »

      j’y traitais aussi Adam de « trop bonne pomme » (pour recontextualiser l’humour du propos voulu dans ce très court texte de quelques vers).

      C’est comique la phrase que j’aime le plus est :

      « (…) de l’eau ténue, jetée entre toile et couleur. », pour définir l’aquarelle.

      C’est bien chacun y trouve des clefs particulières ! :). J’aurais du la garder telle quelle la phrase que tu as retenu, j’y ai ajouté « des couleurs » après coup (lors de la relecture), je devrais l’enlever la proposition de base se suffit à elle-même.

  5. « La résilience de mon intellect qui est le pourquoi de mon anamour, »
    Mon cher mammifère monotrème du Queensland, voilà une phrase superbe qui a le mérite de ne pas se laisser apprivoiser du premier coup.Bravo.

    1. La ressortirai à l’occasion, lors de disputes 😉 – sûr que ça désarme un(e) adversaire, le temps qu’il comprenne

  6. Bien dit cet anamour …
    Je ne connaissais pas ce terme ,
    En cherchant je suis « tombée  » sur une chanson de Gainsbourg 🙂
    bonne journée 🙂

    1. Y’a beaucoup d’ânes en amour 🙂

      Une chanson de Françoise Hardy, aussi, si j’ai bon souvenir

    2. Je l’ajoute au billet, le Gainsbourg – 😉 … par la belle Françoise Hardy (je préfère le doux minois à la tête de chou !!)

Répondre à Leodamgan Annuler la réponse.